ULCOS, c’est quoi ?
ULCOS : « Processus sidérurgiques à très basses émissions de CO2 » (Ultra-Low Carbon dioxide (CO2) Steelmaking). Le consortium européen de recherche et développement consacré à la mise au point de processus de production d’acier réduisant les émissions de gaz à effet de serre prévoit de lancer un projet pionnier de captage, transport et stockage de dioxyde de carbone (CO2) en Lorraine. Un démonstrateur industriel de recyclage des gaz de gueulard va être développé à Florange, dont les émissions de CO2 seront suffisamment pures pour être stockées dans le sous-sol lorrain. Il s’agit donc d’un enjeu considérable pour la sidérurgie européenne, à l’ambition commune de réduire les émissions de CO2 liées à la production d’acier d’au moins 50%, et déjà soumise au système de quotas d’émissions de CO2 adopté par l’Union européenne pour lutter contre le réchauffement climatique (EU ETS).
Ce démonstrateur sera, par ailleurs, associé à un projet pionner de transport et de stockage de CO2. En effet, le gaz récupéré sera ainsi évacué dans un pipeline de 60 à 80 km de long qui débouchera sur une zone de stockage à 1.500 mètres sous terre. Le principe consiste à transporter par pipeline enterré le CO2 récupéré du haut fourneau jusqu’à plus de 1500m sous terre, afin de le confiner à long terme « dans des couches géologiques présentant les propriétés et garanties requises, sans risque sur la santé ou l’environnement ». Reste à déterminer ces zones : une demande de permis de recherche – couvrant la Meuse, la Meurthe-et-Moselle et la Moselle – a été déposée début juin 2010. Les partenaires d’ULCOS prévoient 3 ans d’exploration, puis « une installation complète qui tourne en 2015, avec recyclage des gaz à effet de serre et CCS ».
Le consortium de 48 entreprises et organisations issues de 15 pays européens, regroupant toutes les principales entreprises sidérurgiques de l’Union européenne, ainsi que des partenaires du secteur de l’énergie et de l’ingénierie, des instituts de recherche et des universités. Il est soutenu par la Commission européenne. L’objectif du programme ULCOS est de réduire les émissions de CO2 d’au moins 50 % par rapport aux méthodes de production actuelles les plus performantes.
ULCOS : le stockage de CO2 c’est où ?
ArcelorMittal a déposé le 15 avril 2010 une demande de permis exclusif de recherches de formations souterraines naturelles aptes au stockage géologique de CO2 à destination industrielle pour une durée de cinq ans. Conformément au code minier, cette demande a fait l’objet d’une publication au Journal Officiel de la République Française, d’une mise en concurrence et d’une consultation publique qui s’est déroulée en juillet 2011.
Le permis octroyé le 19 octobre 2011 au terme de ce processus confère à ArcelorMittal le droit exclusif d’accéder, dans le périmètre ci-dessus, d’y effectuer tous travaux de recherches afin d’acquérir une meilleure connaissance géologique du sous-sol pour évaluer son aptitude à stocker de manière sûre et permanente du dioxyde de carbone. En revanche, il ne confère pas le droit d’ouvrir des travaux miniers, et en particulier les essais d’injection de dioxyde de carbone qui restent soumis à l’octroi d’une autorisation complémentaire et devant faire l’objet de déclaration (forages de 1700 m de profondeur) et d’autorisation spécifiques (tests d’injection puis exploitation) impliquant une étude d’impact et de dangers soumis à enquête publique.
Un financement a, par ailleurs, été sollicité dans le cadre de l’appel d’offre eurpéen dit « NER 300 » et une enveloppe de 150 millions d’euros a été réservée pour ce projet dans le cadre des investissements d’avenir. La décision finale européenne est attendue pour octobre 2012 au plus tard.
ULCOS : quels dangers ?
Les risques de fuite encourus ne sont pas négligeables. Ils sont bien connus et mal maîtrisés:
Les risques de fuites
- La fuite progressive en raison d’une faille, d’une fracture ou d’un puits non détecté : Une libération lente et continue du CO² entraînerait simplement une dissémination lente dans l’atmosphère. Beaucoup d’effort pour rien. Au passage les sols et nappes phréatiques auront été pollués et acidifiés.
- La fuite soudaine par défaillance du puits d’injection ou par remontée dans un puits abandonné : Une libération soudaine et importante de CO2 entraînerait des risques immédiats pour la vie et la santé si des êtres humains étaient exposés à des concentrations de CO2 dans l’air supérieures à 7 à 10 % par volume. Un dégazage soudain aurait un impact important. En petite quantité le CO² ne présente aucun danger. Au contraire, une libération rapide et soudaine peut être mortelle.
Acidification des nappes phréatiques et des sols.
Documents disponibles
- Dossier déposé par ArcelorMittal notamment la notice d’impact
- Projet de loi du 28 février 2012 pour Florange : projet de loi non encore adopté par les assemblées respectives
- Rapport Faure : Filière acier en France – Avenir du site de Florange
- Arrêté inter-préfectoral n° 2012-1026 du 21 mai 201 2 autorisant la société ArcelorMittal Géo Lorraine à procéder à des travaux de levés de mesures géophysiques par sismique réflexion et sismique réfraction 2D dans le département de la Meuse et le département de la Meurthe-et- Moselle
- Rapport de la Commission Européenne : version EN.