Au niveau européen, le Bureau Européen de l’Environnement (BEE), considère que la politique de l’Union européenne en matière d’énergie au cours des 40 prochaines années devrait contribuer à l’objectif mondial de réduction de l’élévation de la température de 2° C. au maximum, avec des mesures proportionnelles à la contribution actuelle et passée par habitant au réchauffement climatique. Cela signifie que l’Union Européenne doit réussir à réduire de 60 à 80% ses émissions annuelles de gaz à effet de serre d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 1990.
Dans ce cadre, l’une des solutions récemment proposées par les entreprises concernées et par les Administrations (en France, tout au moins) est la Capture et le Séquestration du Carbone (CSC) – en l’occurrence : le CO2. Cependant, la position associative sur le sujet, et notamment celle de France Nature Environnement, repose sur l’analyse selon laquelle la CSC n’est qu’une technologie de pis aller, dont les promoteurs espèrent disposer à court terme, alors qu’on est encore au stade de la recherche et de l’expérimentation. Ce décalage entre l’urgence et le temps nécessaire pour une solution fiable et durable est souligné par le récent rapport « False Hope » de Greenpeace. C’est donc une technologie qui ne doit être utilisée qu’en dernier ressort et qui ne doit pas détourner les efforts pour développer les 3 solutions réellement durables : sobriété et efficacité énergétique, énergies renouvelables.
Sur le dossier ULCOS
En date du 12 avril 2010, ArcelorMittal Lorraine a sollicité la Fédération associative Mirabel-Lne sur l’étude de contexte préalable au projet de captage et stockage CO2 de Florange. La fédération Mirabel Nature environnement, dans son courrier du 30 avril 2010, a informé l’industriel qu’elle n’approuve pas le choix de la technologie de captage et stockage de CO2 en motivant sa position.
En toute discrétion, la consultation publique concernant le projet ULCOS MITTAL s’est tenue du 1er au 31 juillet concernant l’obtention d’un permis exclusif de recherches de formation souterraines naturelles aptes au stockage géologique de CO2 en Lorraine. Les défenseurs de l’environnement se sont manifestés à travers des communiqués et ont averti la presse. Par ailleurs, 10 associations ont répondu d’une seule voix à la consultation publique par une contribution motivée et documentée. Ces dix associations réaffirment leur opposition ferme à cette demande de permis d’exploitation.
Quelques articles parus durant cette période
- Acier « propre » au P6 de Florange d’ici 2015, Républicain Lorrain (28/10/2010)
- Stockage de CO2 dans le sol : « Non à ULCOS », Républicain Lorrain (16/10/2011)
- Qu’est-ce que le projet Ulcos sur le site de Florange (Le Monde, 7/12/2012)
Le 19 octobre 2011, le Ministre de l’Industrie a accordé à la société sidérurgique ArcelorMittal un permis exclusif de recherches de formations souterraines aptes au stockage géologique de dioxyde de carbone industriel en Lorraine dans le cadre du projet dit « ULCOS ». Pour les défenseurs de l’environnement, cette décision, qui voudrait marchander la pérennité des emplois sur Florange avec les différentes phases du projet, a été prise sans information préalable du public quant aux risques environnementaux et sans une justification vis à vis de l’insertion de ce projet dans une quelconque politique énergétique cohérente. C’est la raison pour laquelle un communiqué a été publié le 5 décembre 2012, exposant les risques encourus pour une telle autorisation au détriment des populations de la région de Verdun.
- Ulcos : les uns poussent les autres dénoncent, Républicain Lorrain (23/01/2012)
- Ulcos : les associations sur le terrain pour dire « non », Républicain Lorrain (24/01/2012)
- Florange : le projet Ulcos fait débat, Le Quotidien (24/01/2012)
- « Sans un marché carbone plus favorable, la technologie CSC ne pourra être déployée« , Actu-environnement (10/05/2012)
- L’enfouissement du CO2 soulève la polémique, Républicain Lorrain (3/07/2012)
Une consultation publique s’est tenue jusqu’au 6 juillet 2012 sur le site du Ministère de l’Écologie propose la modification de l’article 09 de l’arrêté du 17 Juillet 2009 relatif aux mesures de prévention ou de limitation des introductions de polluants dans les eaux souterraines.
Suite à cela, MIRABEL-LNE et les associations lorraines de protection de l’environnement ont adressé un courrier à Madame la Ministre de l’Écologie requérant un examen particulièrement attentif soit réalisé afin de vérifier la compatibilité du procédé ULCOS d’injection et de stockage de CO2 en aquifère ouvert dans la nappe des Grés du Trias Inférieur avec la Directive européenne Cadre sur l’Eau, le Code de l’environnement et le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Rhin Meuse.
Par arrêté ministériel daté du 10 mars 2015, le gouvernement français met définitivement fin au projet de stockage géologique du CO2 ULCOS en Meuse – Communiqué presse Mirabel du 8 avril 2015.
Communications
La région lorraine sous pression (02/08/2011)
Le projet ULCOS part sur de mauvais rails (19/11/2011)
Consultation publique (03/07/2012)