Les populations et leur environnement direct
Depuis des dizaines d’années en France, des centaines d’ICPE fabriquent des matériaux dits enrobés routiers, souvent près de zones habitées, exposant ces populations, les cultures avoisinantes et la chaîne alimentaire correspondante à un empoisonnement sournois. Initié par les dernières catastrophes écologiques maritimes, le travail de scientifiques reconnus a¨permis d’identifier les dangers de l’exposition aux hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) et hydrocarbures hétérocycliques (HHP) de bitume pour l’homme et son environnement.
Les risques pour la santé publique générés par les fumées de la fabrication des bitumes restent encore très abstraits. C’est lors de la fabrication de matériaux enrobés, en mélangeant à haute température du bitume chargé d’HAP et HHP avec du granulat, des anciens revêtements routier et diverses charges comportant d’autres substances chimiques, que se produisent des fumées chargées de cocktails gazeux.
Dans leur article intitulé « Données environnementales d’un procédé d’enrobage : quelles incertitudes ?», 3 scientifiques du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées écrivent :
« On mesure et on maîtrise encore assez mal l’incidence sanitaire de la pollution sur l’organisme humain. L’effet de serre et le réchauffement climatique nous interpellent, tout comme la lutte contre les COV ou encore les particules fines en cours de règlementation. La surveillance et la vigilance restent primordiales, au moins en application du principe de précaution. L’impact des COV (HAP, benzo(a)pyrène…) sur la santé humaine va de la simple gêne respiratoire à des effets cancérigènes établis.Certains d’entre eux sont des mutagènes connus. Certains indices donnent à penser que les enfants sont particulièrement vulnérables à ces effets. La règlementation ne visait jusqu’ici que le benzène. En cours de transposition en droit français, la nouvelle directive européenne 2004/107/CE publiée début 2005, intègre divers métaux lourds et les HAP dans l’air ambiant. »
Les mécanismes sur la santé sont en cours d’interprétation mais participent actuellement aux développements des maladies dites CMR sont largement révélés par le corpus scientifique :
- Cancérigène: Peut causer le cancer.
- Mutagène: Peut causer des altérations génétiques héréditaires.
- Reprotoxique: Peut altérer la fertilité.
c’est-à-dire développement de cancers, leucémies, infertilité, modification irréversible du génome, déficience cardio-vasculaire, déficience du système immunitaire, asthmes, allergies et autres maladies pandémiques de notre temps.
Les analyses effectuées à St Etienne les Remiremont démontrent clairement que les centrales d’enrobés à chaud rejettent des HAP, en particulier des HAP lourds comme le benzo(a)pyrène.
Les métaux sont des minéraux et sont qualifiés de « lourds » du fait de leur densité élevée. Les principaux métaux lourds sont le plomb, le cadmium, le mercure, l’arsenic et dans une moindre mesure, le chrome et le nickel. Ils sont dangereux pour l’environnement car il ne sont pas dégradables.
Les métaux lourds ont diverses origines : les roches du sol (arsenic,
plomb…) la pollution atmosphérique (plomb, cadmium…), les engrais
(cadmium, plomb, arsenic…), les boues urbaines (mercure, plomb,
cadmium…).
Ils peuvent être absorbés directement par le biais de la chaîne alimentaire entraînant alors des effets chroniques ou aigus :
* Ils remplacent ou substituent les minéraux essentiels.
* Ils ont un effet antibiotique, ce qui augmente la résistance des bactéries.
* Ils changent notre code génétique.
* Ils produisent des radicaux libres.
* Ils neutralisent les acides aminés utilisés pour la détoxication.
* Ils causent des allergies.
* Ils endommagent les cellules nerveuses.
Il est possible de mettre en évidence une carence ou une intoxication à
certains métaux lourds par un bilan sanguin ou sur une mèche de
cheveux.
Les résultats du Grenelle de l’Environnement ont permis la création du deuxième Plan National Santé Environnement (PNSE2). Cela a entrainé la création des Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) dont l’objectif est de surveiller l’état de l’air en Lorraine et de produire des bulletins d’alertes en cas de fortes pollutions. Les 60 associations à travers la France sont pilotées par la DREAL et permettent le téléchargement d’informations (bulletin, rapport, etc.)
L’impact en terme de santé publique et le silence sur les maladies émergentes deviennent la préoccupation de nombreuses associations et collectifs de riverains touchés par cette pollution.
Bien que la directive E2350 du Conseil et du Parlement européen concernant les hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l’air ambiant ait été adoptée le 15 décembre 2004, elle n’est toujours pas appliquée en France et le ministère de l’environnement français n’a toujours pas décidé de mesurer les teneurs en HAP des grandes métropoles françaises, encore moins pour le HHP.
En conclusion, la législation actuelle (par exemple le PNSE 2004) ne produit pas une gestion raisonnable des risques pour la santé publique liés à une exposition collective et non choisie à ce type de fumées toxiques. Par ailleurs, les informations reçues par diverses organisations de professionnels de l’industrie routière ne font que confirmer les inquiétudes des associations et autres riverain qui surveillent ces questions.
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